Expliquer au profane à quoi peuvent ressembler les rues du vieux Delhi n’est pas chose aisée. Pour s’immerger dans ce chaos urbain, les mots, aussi ciselés soient-ils, n’y suffisent pas, les photos non plus. On essaye d’expliquer, les connaisseurs nous ont bien compris, mais les autres non. Ou bien ils ne retiennent tout au plus que les attributs négatifs. Alors pour se retrouver plongé au coeur de ce tohu-bohu, dans un embouteillage comme peuvent en connaître les rues du vieux Delhi, rien de mieux qu’une visite virtuelle. Un panoramique à 360° pour vous plonger au coeur de l’action.
La première fois que l’on s’aventure de ce dédale, on fait généralement un peu le dos rond. On est curieux et on refuse de s’avouer vaincu aussi rapidement, donc on essaye de faire un peu abstraction de tout ce qui nous entoure. Car à moins d’être sourd, aveugle et dénué du moindre odorat, on se trouve tout de même un peu trop entouré. Inutile de tourner indéfiniment autour du pot, où c’est très bruyant, oui c’est plutôt crado (le plutôt est même de trop) et oui, ça ne sent pas toujours la rose. On peut en rester là, voire même prendre ses jambes à son cou, mais on peut également être un peu plus têtu, obstiné diront certains, et continuer sa marche.
La première fois … on fait généralement un peu le dos rond
Mais on hésite tout de même à trop regarder autour de soi. Ça n’est pas qu’on a peur d’être reconnu par qui que ce soit, mais il n’empêche, on n’ose tout de même pas trop, on fait son timide, et pour cause, c’est intimidant les ruelles du vieux Delhi. Bref, on avance en regardant ses pieds. Ce n’est d’ailleurs pas une si mauvaise idée que ça si on ne veut pas apposer son empreinte dans sa première bouse de vache. Quel que soit le pied, ça ne porte ni bonheur ni malheur, mais ça permet en revanche de faire appel aux services d’un cireur de chaussures plus tôt que prévu, à moins d’être en tong 😉
Et puis on s’habitue. On est venu pour le dépaysement, on ne va donc pas s’en priver. C’est là qu’on croise les premiers regards et au détour d’une rue, on aperçoit le premier chaï wallah1. Se risquer à manger à un étal de rue, on n’y est peut-être pas encore prêt, mais un chaï, pas de problème, il faut bien commencer quelque part. On rentre ensuite dans sa chambre d’hôtel. On vient de passer sa première journée à Delhi et on sait que maintenant, on est paré, le voyage va pouvoir continuer. On en est peut-être même un peu fier de soi. Finalement, ça n’était pas si difficile. On a réussi à aller au-delà du premier refouloir. L’examen de passage est validé. Il y a ici autre chose que cette crasse et ces odeurs, mais pour le ressentir vraiment, il faut y aller !
Ce panoramique a été pris dans Chawri Bazar, la rue qui mène à la Jama Masjid, la grande mosquée de Delhi. Ce genre d’embouteillage n’est évidemment pas permanent, mais c’est tout de même assez fréquent dans les ruelles du vieux Delhi. On y trouve encore un nombre impressionnant de cyclorickshaws, chose de plus en plus rare dans les villes indiennes, un gros changement par rapport à mon dernier voyage en Inde 10 ans plus tôt. De nos jours, les rues sont remplies d’autorickshaws, la version motorisée. C’est plus rapide, mais ça n’a pas vraiment amélioré la cacophonie ambiante. Les cyclorickshaws sont de toute façon interdits dans les grandes artères de Delhi.
Itinéraire de ce voyage
Je suis allé à de nombreuses reprises en Inde. Une première fois en octobre 1997 alors que je n'avais jamais voyagé, suivi d'un voyage dans le Rajasthan en février 1998. En 2000, j'y séjournerai 4 mois durant un voyage d'un an qui m'avait mené de la France au Laos par voie terrestre. En septembre 2003, direction le Ladakh pour un trek. Enfin, un dernier séjour d'un mois en février 2014 dans le Gujarat (en passant à nouveau par le Rajasthan).
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Delhi, Rajasthan et Gujarat en 2014
- vendeur de thé[↩]